Avril 2022

Florent Marchand

Ambitieux et Vertueux

Florent Marchand, directeur d'agence de Theop Belgium, bouge les lignes dans la manière de vivre et de construire. Il pose un regard neuf sur le métier d'AMO en Belgique et se donne les moyens d'atteindre ses objectifs.

Peux-tu me décrire ta fonction actuelle et me dire en quoi elle consiste ?

Ma fonction actuelle est directeur d’agence de Theop Belgium.

Mon quotidien consiste à superviser les projets afin d’assurer leur bonne réalisation et la satisfaction de nos clients, apporter de nouvelles affaires, diriger et animer l’équipe, et assurer le lien avec notre maison mère. Pour développer l’agence belge et trouver des clients ancrés dans le marché local, je m’appuie sur une équipe opérationnelle compétente basée à Bruxelles et sur des services supports situés au siège du groupe, et je mets à profit sur mon expérience antérieure au sein de Theop Paris pour faire se rejoindre le meilleur des deux mondes !

Quelles sont tes valeurs de vie et de travail ?

L’honnêteté, la rigueur et la réactivité.

Dans notre métier, on est confronté à des problèmes auxquels il faut rapidement trouver des solutions, proposer des alternatives ou encore apporter des réponses pour que les projets avancent. C’est ce qui me plait dans le métier et ce qui me fait me lever le matin.

As-tu dû prendre des risques ou faire des sacrifices pour en arriver là ?

Bien sûr. La prise de risques fait partie de mon quotidien. On ne sort pas des projets emblématiques et à forte valeur ajoutée sans être disruptif. Le tout est de se forger une conviction par rapport au risque de l’on prend et ensuite de le sécuriser avec des personnes plus spécialisées si nécessaire.

Qu’est-ce qui te passionne le plus dans ton métier ?

Faire bouger les lignes dans la manière de construire, faire évoluer les habitudes sur les techniques mises en œuvre, pousser au maximum les ambitions des projets, et en faire des bâtiments en phase avec leur temps et pérennes.

J’essaie toujours d’insuffler des notions de pérennité des ouvrages, de réduction des coûts de fonctionnement, de reconvertibilité et de réduction de l’impact sur l’environnement.

L’industrie de l’immobilier se doit d’être vertueuse sur les sujets d’efficience énergétique

A mon échelle, j’essaie de sensibiliser les clients à l’impact de leur immobilier sur le changement climatique, même si cela devient une évidence. On a une capacité à agir sur les projets de par notre rôle, et ainsi à apporter notre contribution à la réduction des émissions polluantes de ce secteur.

Comment vois-tu l’évolution de ton métier et du secteur ?

Comme tous les secteurs, l’immobilier va continuer à se complexifier et de nouveaux acteurs vont sortir sur le marché.

On tend de plus en plus à appliquer des schémas industriels au secteur du bâtiment qui est encore, par bien des aspects, artisanal et très axé sur l’humain. Je pense que dans les années à venir, la technologie va continuer à prendre de l’ampleur, surtout pour améliorer la gestion et la performance du bâti au cours de son cycle de vie et va nous permettre, notamment, d’avoir une approche plus maitrisée des consommations et une approche plus prédictive de la maintenance, et donc d’avoir des bâtiments encore plus performants et économes.

Quel type de manager es-tu ?

Je m’impose beaucoup de rigueur au quotidien, donc j’apprécie que les gens qui m’entourent soient également rigoureux. Cela étant, je laisse de la liberté à mes équipes dans leur travail au jour le jour, je leur fais confiance. Je pense qu’avancer en équipe dans ces conditions est ce qui permet aux talents de se dépasser. Je suis en revanche toujours disponible pour répondre à leurs questions ou, plus généralement, les orienter vers les bonnes personnes qui ont les réponses. Car c’est aussi ça manager, admettre que l’on ne sait pas tout sur tout et l’assumer.

Quels sont les moments clés de ton parcours ?

Le premier moment clé a été l’opportunité qui m’a été offerte par Eiffage d’intégrer leur graduate program qui dure 5 ans, avec 2 métiers à exercer dans 2 régions différentes du groupe. Avoir des relations privilégiées avec les instances dirigeantes a engendré des moments passionnants et m’a ouvert des portes. J’ai également reçu de nombreuses formations techniques, règlementaires et managériales.

Le deuxième moment clé est mon arrivée chez Theop. Le monde de l’AMO est encore mouvant et la place que nous avons à prendre dans les projets immobiliers est de plus en plus importante. Des évènements récents (Covid, Guerre en Ukraine, rapport du Giec), ne font que confirmer que l’immobilier est à la fois un secteur clé sur pas mal de sujets d’avenir, et par voie de conséquence un secteur qui va continuer à devoir se spécialiser pour répondre à des demandes de plus en plus complexes.

De quoi es-tu le plus fier dans ton parcours ?

Je suis fier d’avoir monté les différentes marches de ma carrière à la fois au mérite, en ayant atteint les objectifs fixés, mais également en ayant créé une dynamique positive qui m’a permis de me surpasser en même temps que cela a permis aux équipes avec lesquelles j’ai pu travailler de se dépasser.

Dans ton parcours, as-tu fait des rencontres qui t’ont marqué ?

Bien sûr. Je commencerais par mes premiers managers qui m’ont permis de comprendre les arcanes d’un projet de construction et de mesurer la profondeur de ce secteur. C’est ce qui m’a fait basculer dans l’immobilier et m’a ouvert les yeux sur tout ce qui se passe autour d’un chantier.

Ensuite, forcément, je pense aux fondateurs et associés de Theop, Julien Palengat et Sébastien Alphand, dont le parcours, la réussite, la vision, pour permettre à la société de se développer m’ont impressionné dès notre première rencontre.

Enfin, je pense à certains clients (qui se reconnaitront 🙂 ) avec qui j’ai réalisé de beaux projets immobiliers et qui, après des moments difficiles et d’autres plus festifs, sont devenus de vrais amis.

Tu es arrivé en Belgique il y a plus d’un an. Observes-tu des différences dans la façon de fonctionner ou de traiter des dossiers ?

Il y a des habitudes de marché qui sont différentes mais elles ne sont pas structurantes. En revanche, je suis très positivement surpris par les outils innovants qui sont déployés sur les projets et la volonté d’innovation qu’il y a ici, en Belgique. Cela permet de se projeter dans le 21eme siècle avec envie 🙂

As-tu rencontré des difficultés en démarrant ton activité en Belgique ?

Non, il n’y a pas eu de difficulté particulière. On retrouve de nombreuses similitudes, tant règlementaires qu’opérationnelles, entre la France et la Belgique. Cependant, travailler sur des projets immobiliers complexes à échéance longue, implique forcément un temps long avant de récolter les premiers fruits de son travail. Il faut donc être patient, convaincre et faire ses preuves.

Et le contexte Covid n’a pas aidé à un développement optimal ces dernières années, mais il est maintenant temps de mettre un coup d’accélérateur.

A partir du moment où on a la volonté de bien faire les choses et que l’on est suffisamment attentif au marché dans lequel on se trouve, tout ne peut que bien se passer

Est-ce que tu fais aujourd’hui ce que tu imaginais faire en sortant de tes études ?

Pas vraiment. Je suis ingénieur dans le bâtiment de formation. J’ai démarré mon parcours professionnel chez Eiffage et je pensais m’orienter plus classiquement dans l’entreprenariat en entreprise de construction. Je ne pensais pas m’orienter vers l’immobilier, même si j’ai toujours été baigné dans ce secteur via les activités de mon père.

Quand j’ai bifurqué du suivi de travaux vers du management de projets, je me suis retrouvé face à des clients qui ne parvenaient pas toujours à bien définir leurs besoins. Je me suis alors rendu compte qu’il manquait un lien entre le constructeur, qui cherche plutôt à rationaliser l’objet à construire, et les clients qui veulent un objet très abouti et de qualité, pour maximiser la rentabilité. Aujourd’hui, je me situe à cette interface de définition et suivi d’un cahier des charges ambitieux. Je me fais fort d’être un acteur qui explique quels sont les enjeux des personnes qui se trouvent les unes en face des autres, d’aider à prendre des décisions, et de permettre d’aller jusqu’au bout des opérations.

J’aime faire du conseil à valeur ajoutée et chez Theop, c’est notre core business

Est-ce que ta formation d’ingénieur t’aide dans ta fonction actuelle chez Theop ?

Bien sûr. Je pense que c’est comme une colonne vertébrale. Ça donne un cadre et une méthodologie pour appréhender les problématiques complexes rencontrées tous les jours dans l’exercice de mes fonctions. Ça permet de les analyser, de trouver des solutions et de proposer des arbitrages. Sans cette formation, j’aurais plus de difficultés à m’organiser et répondre aux besoins des clients. Pour la gestion quotidienne de l’agence, c’est pareil, je suis obligé de structurer le suivi financier, la facturation, les objectifs de chiffres d’affaires, la charge de travail des différents collaborateurs, etc.

Qu’est-ce qui constitue un échec dans le travail ?

Avoir un client mécontent qui me dit que je n’ai pas su l’aider. C’est le pire qui puisse m’arriver.

Si un client commence à me faire part d’inquiétudes dans le suivi de son projet, je stoppe immédiatement et fais un 360° : je m’arrête, j’analyse, j’essaie de comprendre le pourquoi du comment, j’interroge les personnes autour du projet pour avoir leur point vu et me faire un avis et ensuite, j’apporte des mesures correctives.

Les projets sur lesquels nous travaillons sont tous complexes, de par leurs tailles, leurs montages, leurs objectifs ambitieux, sinon nos clients ne feraient pas appel à nous. Ce n’est donc pas un long fleuve tranquille, mais il faut savoir se relever les manches tous les jours, affrontés les problèmes et y apporter les solutions. C’est comme ça que l’on avance ensemble.

Qu’est-ce qui te déplait le plus dans le métier ?

Tout me plait dans le métier 🙂 Mais il est vrai que j’ai fait un constat depuis que je suis arrivé à Bruxelles, c’est la difficulté que peuvent avoir certains investisseurs à sortir leurs projets immobiliers en raison de la complexité du fonctionnement de l’administration et du manque, parfois, de règles du jeu simples et communes. Cela engendre des situations où l’on a des investisseurs motivés pour investir en Belgique, ou pour faire évoluer leur patrimoine immobilier existant et le rendre plus efficient, mais qui se trouvent freinés par la complexité du système et par les délais associés, délais qui peuvent devenir incompatibles avec les plannings d’investissement des fonds. Ainsi, malgré un réel potentiel immobilier, certains investisseurs ne franchissent pas le pas et c’est dommage car la collectivité aurait tout à y gagner puisque les bâtiments que nous croisons au quotidien n’en serait que mieux mis en valeur.

Quelle sont les qualités essentielles pour être un bon Project Manager ?

Un bon PM, c’est selon moi quelqu’un qui a, à la fois, soif de découvrir et de comprendre et qui, en même temps, a un regard suffisamment analytique pour lui permettre de réaliser des arbitrages rationnels sur telle solution, tel choix technique, financier, etc.

Si tu avais un conseil à donner aux jeunes qui débutent dans ce métier, quel serait-il ?

Je leur conseillerais de prendre le temps, en début de carrière, d’acquérir un bagage technique suffisant en travaillant dans des métiers au plus proche de la réalité du terrain pour, par la suite, amener de la valeur ajoutée dans des sphères plus éloignées des chantiers. Car les retours d’expérience de quelqu’un qui a vécu les problématiques que l’on rencontre sur un chantier permettent souvent de rationnaliser, d’amener du pragmatisme, dans des échanges qui peuvent avoir lieu dans des réunions constituées plutôt de juristes et de financiers.

En guise de conclusion, quel est ton grand challenge professionnel et personnel du moment ?

Mon grand challenge professionnel du moment est de développer l’agence et de participer à de belles réalisations immobilières ici, en Belgique.

Et si en plus j’ai une vie familiale équilibrée au milieu de tout ça, alors je ne pourrai qu’être le plus heureux des hommes !

Interview réalisée par Archibald
Merci à Florent Marchand & Theop Belgium

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