Mars 2021

Paul-Edouard Aubry

Sincère et Enthousiaste

Passer du rêve à sa concrétisation. Objectif atteint pour Paul-Edouard Aubry, Managing Director – Founder @ ARTONE, qui nous livre un parcours teinté de valeurs, de rencontres et d'opportunités saisies en plein vol.

Peux-tu me décrire ta fonction actuelle et en quoi elle consiste ?

Je suis co-CEO, avec Baudouin Mathieu, de la société Artone qui est une société de développement immobilier. Nous travaillons pour des investisseurs et également pour notre propre compte.

Ma fonction actuelle, en plus de gérer la société, est d’identifier des opportunités de développement immobilier et de les gérer jusqu’à leur livraison et leur commercialisation.

Quelles sont les formations que tu as suivies ?

J’ai fait des études d’ingénieur de gestion à Solvay Brussels School (ULB). J’ai enchainé avec un Master en Financial Management à Vlerick dans le but de me spécialiser en finance d’entreprises et pour parfaire mon anglais et mon néerlandais.

Mais en parallèle, j’étais surtout très actif dans la vie estudiantine au cercle Solvay, dans la Namuroise de l’ULB dont j’étais président (sourire), et dans les mouvements de jeunesse.

Durant cette période, j’ai autant appris de la formation universitaire, que de mes expériences dans les cercles et les mouvements de jeunesse, au niveau relationnel et commercial.

Cette double formation me sert encore énormément au jour d’aujourd’hui.

En démarrant tes études, avais-tu déjà une vue précise de ce que tu voulais faire ?

J’ai toujours voulu créer mon entreprise. Je ne savais pas dans quel domaine mais ça a toujours été mon objectif.

Comment es-tu arrivé à monter ton entreprise en immobilier ?

Je n’ai pas commencé mon parcours professionnel dans l’immobilier. J’ai d’abord travaillé 2 ans dans le secteur agroalimentaire. J’ai fait ce choix parce que je ne voulais absolument pas, comme 80% des gens qui ont fait les mêmes études que moi, commencer dans un cabinet d’audit ou de conseil. Je voulais une expérience hands-on et être dans un business. C’était essentiel pour moi.

Ensuite, après avoir compris qu’il fallait un niveau de séniorité très important pour avoir un impact stratégique sur les décisions au sein de cette entreprise, j’ai fait le bilan. J’avais envie de trouver une fonction qui me permettait d’avoir du contact, un impact sur les décisions et de continuer à développer mes hard skills – ce pourquoi j’avais étudié.

A cette époque, je n’avais pas spécialement envisagé de rentrer dans le secteur de l’immobilier mais en entendant parler de CBRE, j’ai été convaincu. Ce qui a beaucoup pesé dans la balance c’est que Gaétan Clermont et Nicolas Orts (les deux patrons) avaient repris et développé cette société il y a moins de 10 ans. Ils avaient commencé à 5 et étaient déjà 70 quand je suis arrivé. Pour moi, qui voulait créer ma boite un jour, ça a été un élément décisif.

Cette période a été un des « time of my life » au niveau professionnel parce que je me suis retrouvé dans une terrible équipe dont Gaétan Clermont (aujourd’hui CEO de Eaglestone), Maxime Xantippe (aujourd’hui Founder de Alphastone), Maxime Kumpen (aujourd’hui CEO de CBRE), Nicolas Durdu (aujourd’hui Senior Investment Manager chez ADIA) et Frederic Van der Planken (aujourd’hui CEO de Whitewood). Tous de grands managers. Cela a été une période extrêmement enrichissante. On était dans un trend, pré-crise 2008, hallucinant. J’ai vraiment pu faire ce que j’aimais et atteindre les 3 objectifs que je m’étais fixé, à savoir : travailler mes compétences commerciales, observer des entrepreneurs et continuer à apprendre et développer mes compétences. Il y avait également un 4ème élément que je n’avais pas identifié au départ, celui de créer mon réseau. J’ai rencontré tout le marché immobilier en 2-3 ans.

Le marché immobilier est un marché de réseau.

Ensuite, j’ai eu l’opportunité de rejoindre Fidentia Real Estate. C’était une boite qui se créait, où tout était à faire au niveau financier, avec de l’argent à investir, des levées de fonds à faire, etc. C’était une opportunité à ne pas manquer. J’ai énormément travaillé et énormément appris.

Tout se passait bien jusqu’au jour où Gaétan Clermont m’a contacté. J’avais adoré travailler pour lui. Il venait de lancer Eaglestone et avait besoin de sourcer de nouveaux projets. En parallèle à ça, il me proposait un poste de Head of Fund Management pour lancer un business de fonds chez CBRE. J’étais super content d’avoir ces deux mi-temps : travailler à la fois en promotion et créer un nouveau business. J’ai du coup travaillé sur l’acquisition et l’identification des premiers projets d’Eaglestone et en parallèle, j’ai commencé toute la mise en place de Belgian Land.

Deux ans après, Eaglestone a pris son indépendance et j’ai choisi de rester avec eux. J’étais devenu Development Director et c’est là que j’ai géré mes premiers projets de développement immobilier.

Deux ans plus tard, à 33 ans, je me suis dit que c’était le moment où jamais de créer mon entreprise. Cela faisait un petit temps que je discutais avec Baudouin et on s’est lancé. Cela fait maintenant 7 ans que nous avons créé Artone.

Dans ton parcours, as-tu fait des rencontres qui t’ont marqué ?

Oui. Gaétan Clermont a clairement été une personne que j’ai beaucoup observée et qui m’a beaucoup apporté. Je le respecte énormément.

Mais tous les patrons que j’ai eu m’ont inspiré. Et je pense souvent à eux. Ils m’ont autant appris de par leurs qualités que de leurs défauts. Aujourd’hui, quand je prends le temps de réfléchir à la manière dont je travaille, je me retrouve dans chacun d’eux.

Comment ton équipe te décrirait ?

Difficile à dire… (Sourire). Je pense être quelqu’un de disponible et rapide sur la balle lorsqu’on a besoin de moi. J’ai besoin que ça bouge. Mon équipe me décrirait peut-être comme quelqu’un de très perfectionniste. J’ai des attentes élevées donc j’essaie de stimuler l’équipe pour avoir un niveau de qualité élevé.

Quelles sont les valeurs qui t’accompagnent dans ton quotidien ?

La confiance et la fiabilité. Ce sont pour moi des valeurs clés. On travaille énormément avec des parties prenantes externes (bureaux d’études, architectes, entreprises, vendeurs fonciers) qui travaillent avec nous parce qu’ils nous font confiance et qu’ils savent qu’on va honorer notre contrat.

Au quotidien, j’essaie de cultiver mes engagements et de les tenir.

On dit souvent qu’« un arbre qui tombe fait plus de bruit qu’une forêt qui pousse » et c’est vrai. C’est un petit marché. Quand tu fais une erreur ou que tu te comportes mal, tout le monde est au courant.

De quoi es-tu le plus fier dans ton parcours ?

D’avoir créé ma société à partir de rien et de l’avoir amenée là où elle est aujourd’hui.

Qu’est-ce qui te passionne le plus dans ton métier ?

Les rencontres et la diversité des domaines de compétences avec lesquelles je travaille.

Qu’est-ce qui te déplait le plus dans ton métier ?

Notre travail dépend des autorisations administratives et cela impose quelques lourdeurs. Nous n’avons pas le choix.

Comment vois-tu l’évolution de ton métier et du secteur ?

Le secteur s’est beaucoup professionnalisé et financiarisé.

On vient d’un secteur qui était fort contrôlé par des fonds privés ou des familles. Alors qu’au jour d’aujourd’hui, on parle de fonds internationaux. Puisque le foncier devient plus cher, le promoteur doit se positionner comme une société de services là où, avant, elle était à la fois une société de capital et de services. Les deux en un. De grosses sociétés de développement proposent même de (co)gérer le développement pour des investisseurs passifs. Ce qui avant n’était pas du tout le cas.

C’est un métier qui se transforme et qui entraîne des changements dans la chaîne de décision : les processus sont plus longs, les outils financiers se complexifient, etc. Il faut être agile et hyper opportuniste. Mais ça par contre, ça n’a pas changé. On n’a pas beaucoup de temps pour prendre notre décision d’investissement. On a parfois une longueur d’avance, il faut s’en rendre compte et la saisir. C’est ce qui fait le succès d’une société de développement.

L’enjeu actuel est donc d’arriver à concilier la société de services et la complexification au niveau financier et opérationnel.

Constates-tu une différence entre les gens de ta génération et les nouvelles que tu vois arriver sur le marché ?

Non. Il y a des différences entre les générations, tout comme nous, nous ne sommes pas les mêmes que nos parents. Mais il y a surtout des gens motivés et des gens moins motivés…

A quoi fais-tu attention dans tes entretiens d’embauche ?

Je fais fort attention aux qualités humaines : ça doit fitter avec l’équipe ! Les compétences sont importantes mais j’essaie surtout de sentir la passion et l’envie de finir le travail.

Je crois aux gens qui ont des valeurs et qui sont motivés.

Quel conseil donnerais-tu à un jeune qui ambitionne de développer sa propre société en développement ?

Je lui dirais de ne pas se lancer sans comprendre la dynamique du marché.

Faire du développement immobilier est un métier qui se commence rarement jeune parce que c’est un métier qui nécessite certaines compétences (juridiques, commerciales, etc.) qui s’acquièrent avec l’expérience. Se constituer un bon réseau va de pair avec l’expérience.

Le métier d’agent est un excellent métier pour rentrer dans l’immobilier parce qu’on se fait un super carnet d’adresses et qu’on a accès à toutes les informations. Là où un fond d’investissement classique ou un développeur va faire 2-3 transactions par an, en tant qu’agent, on va en voir 20-30. On va donc voir une quantité de cas de figure… C’est extrêmement enrichissant et formateur.

Je donnerais donc comme conseil de bien réfléchir aux compétences que cette personne a déjà, à celles qu’il doit encore acquérir et celles qu’il pourrait trouver chez des associés. Une fois que c’est fait : être motivé, bosser dur et ne rien lâcher sont pour moi la clé. Il n’y a pas de secret. S’il a les bonnes compétences, qu’il s’entoure bien et qu’il y met l’énergie qu’il faut, je pense que c’est suffisant.

Quel est le secret de la réussite d’une association réussie ?

En termes de compétence, pour moi, c’est la diversité et le fait de se compléter. Cela permet d’aborder un maximum de circonstances que l’association va rencontrer.

En terme humain, il faut beaucoup de dialogue et d’écoute. Oser se parler librement pour prévenir, gérer ou guérir.

En guise de conclusion, quel est ton grand challenge professionnel et personnel ?

Pour le moment, mon grand challenge professionnel est de faire doubler la taille d’Artone dans les deux ans qui viennent. Nos investisseurs veulent une bonne croissance, et nous aussi (rires).

Et au niveau personnel, j’ai pour objectif de maintenir mon work-life balance qui est actuellement très bon. J’aimerais arriver à maintenir le contact que j’ai avec mes enfants et à m’occuper d’eux. Je ne sacrifierais pas ça pour mon objectif professionnel (sourire) !

Entretien mené par Archibald
Remerciements à Paul-Edouard Aubry & Artone

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